Qu’est-ce donc ce malaise insoutenable qui mène certains à s’expatrier, en démocratie comme en temps de paix ? Christine Boucher s’interroge sur ce qui nous greffe à un territoire. Sous forme d’essais pimentés d’humour caustique et d’anecdotes sensibles, elle révèle les tabous de l’expatriation volontaire. Tambour battant, elle livre une réflexion critique sur cette patrie idéalisée qu’elle fuit, le Canada, où règnent la confiance et un « endormissement collectif ». Le drame de l’Histoire se résumerait-il à ce fil conducteur, à savoir cette confiance aveugle accordée aux pouvoirs ? Il tisserait les métarécits nationaux et ces « modes de vie » de la société de consommation. Et si les démocraties n’étaient que de vils mécanismes mangeurs d’hommes, aux allures humanistes ? Tel un coup de clairon, cette interrogation aboutit sur la « pandémie ». Nous serions bercés par les mythes « démocratiques » que sont ; les contre-pouvoirs ; la société civile ; le devoir citoyen de voter ; la marche du progrès ; et l’espoir. Au moment où les sociétés de contrôle visent notre mobilité, l’homo democraticus est-il vraiment maître du château ? Cet ouvrage coup-de-poing célèbre la mobilité et les dystopies, châtiant le règne de la cancel-culture sur les « populations somnambules ». De conclure que sur fond de crises mondiales perpétuelles, notre sommeil s’avérera imperturbable sur tous les fronts, car millénaire et profond.